Le rapport de Google sur les désengagements dans la conduite de ses voitures autonomes a été rendu public. Le moins que l’on puisse dire est qu’il est instructif.
Les accidents qui ont eu lieu sont principalement dus à des erreurs de conduite humaine, il n’en reste pas moins vrai que le contrôle des voitures autonomes doit régulièrement être repris pour éviter des accrochages. C’est la raison d’être des tests : essayer la voiture dans le maximum de configurations possibles afin d’enregistrer le plus grand nombre possible de situations différentes, et y proposer la réponse la plus adaptée.
Google annonce, en introduction, rouler entre 30 et 40 000 miles par mois ce qui correspond à deux à trois ans de conduite d’un américain moyen.
89% des désengagements, de reprise de contrôle par le conducteur, ont été réalisées dans des environnements urbains, l’environnement le plus compliqué. Depuis septembre 2014, il y a eu plus de 341 désengagements réalisés sur 425 000 milles parcourus.
Les causes se répartissent de la manière suivante, sur 341 :
- 272 pour des défaillances de matériel, soit du hardware, soit du software
- 69 pour des interventions du conducteur afin d’assurer la sécurité
- 13 pour des conditions météorologiques
Les 69 situations de conduite ayant donné lieu à des interventions sont ensuite rejouées dans un simulateur adapté. Pour Google, 13 de ces 69 situations auraient donné lieu à des « incidents, dont 10 de sa responsabilité, 3 sur la responsabilité de l’autre conducteur. Ces situations ont bien évidemment donné lieu à des corrections du software, puis à une implémentation dans tous les véhicules de la flotte. Le taux de ces situations diminue dans le temps, mais il est clair que pour faire complétement disparaitre ce risque, il faudra encore des millions de milles parcourus pour le réduire au minimum et permettre la mise sur la route des voitures. A noter que le problème se pose aussi lorsque les autres véhicules ne respectent pas le code de la route, et que les véhicules autonomes n’ont pas de comportement approprié en réponse.
Autre chiffre pertinent, les erreurs de perception des capteurs, qui sont loin d’être anecdotiques. Les erreurs de perception représentent 119 désengagements sur les 272 enregistrés, ce qui loin d’être un taux négligeable. Cela démontre que la fiabilité du matériel a encore de nombreux progrès à faire avant d’être commercialisable tel quel. Mais là encore, on constate une réduction des problèmes au fil du temps.
Il est intéressant de constater que le nombre d’incidents (toute cause confondue) diminue de manière importante sur la période, même si l’environnement demeure assez stable (pas de changement de pays), mais ce rapport démontre qu’il faudra encore quelques années de travail pour adapter les véhicules autonomes à toutes les configurations possibles de route, notamment météorologiques.